Nouvelle direction d’Alliance dès janvier 2024

En prévision du départ en retraite partielle de Roland Luthier une nouvelle direction du programme Alliance est annoncée dès le 1er janvier 2024. Antoine Jourdan, déjà membre du comité et directeur du SIP West EPFL, lui succédera à la tête d’Alliance. Il souhaite déployer des synergies à l’interne de la Vice-Présidence pour I’Innovation mais aussi à l’externe dans un cadre intercantonal. Pascale Van Landuyt conduira le programme Alliance avec l’équipe des conseiller·ères en innovation. Ancienne conseillère en Life Sciences et experte auprès d’Innosuisse, elle a une grande connaissance de l’écosystème d’innovation et du montage de projets collaboratifs entreprise-académie. Elle souhaite renforcer les prestations et revitaliser l’association Alliance.

25 ans à faciliter des projets collaboratifs

Interview avec Roland Luthier, directeur du programme Alliance de 1998 à 2023

Recruté il y a 25 ans pour diriger le Centre d’Appui Scientifique et Technologique (Cast) de l’EPFL, Roland Luthier a, avec son équipe, transformé le programme de liaison industriel de l’EPFL. Créé en 1985, le programme s’ouvre à toutes les Hautes écoles (HES) et instituts de Suisse romande en 2005, en faisant appel à des financements cantonaux et fédéraux. Actuellement, le renouvellement des subsides pour les quatre prochaines années par l’Association Réseau Innovation de Suisse occidentale (ARI-SO) est en voie de finalisation.

Quelques questions à Roland Luthier, sur ce chemin vers davantage d’ouverture pour les entreprises et les laboratoires académiques.

Le partenariat mis en place en 1985 entre l’EPFL et l’économie était unique en Suisse. L’œuvre de visionnaires ?

Oui vraiment, car on ne parlait pas d’innovation et encore moins de start-ups à l’époque. Une personne, encore bien seule, organisait des conférences appelées « Rencontres EPFL-Economie », mais c’était plutôt artisanal…L’EPFL a alors décidé de créer un programme de liaison industrielle, avec une direction et d’investir dans son infrastructure, tandis qu’une association présidée par un industriel réunissait les moyens financiers au travers de cotisations, essentiellement issues d’entreprises, pour délivrer les prestations du programme. En seulement trois ans, l’association comptait 120 membres !!

Et vingt ans plus tard c’est la grande mutation, le programme devient Alliance pour signifier l’ouverture vers toutes les Hautes écoles de Suisse romande. Est-ce que ces dernières ont répondu facilement à l’appel ?

Initialement, il y avait une certaine réserve, avec la crainte de voir l’EPFL récolter la majorité des projets qui seraient mis en œuvre. Mais les résultats publiés chaque année montrent que les HES, avec leurs entités cantonales, obtiennent autant voire plus de projets. Et les autres partenaires tirent leur épingle du jeu selon les besoins exprimés par les entreprises. Actuellement, l’intelligence artificielle (IA) fait un tabac, alors les initiatives régionales et nationales se succèdent pour alléger la pression sur l’institut précurseur du domaine, l’IDIAP.

L’innovation basée sur la science est traditionnellement du ressort de la Confédération avec son agence Innosuisse. Quel est le rôle des cantons dans ce contexte ?

C’est vrai qu’Innosuisse et son prédécesseur (CTI) ont toujours mis à disposition des moyens financiers importants pour des projets qui se réalisent dans les Hautes écoles en collaboration avec les entreprises. Cette agence a également d’autres instruments destinés aux start-ups et elle est très connue dans cet environnement. Ce n’est pas forcément le cas d’entreprises dans des domaines moins « high-tech » qui sont suivies de plus près par leurs cantons d’implantation.  Une complémentarité a pu s’établir avec la Nouvelle Politique Régionale (NPR), co-financée par la Confédération. Désormais, les cantons sont réunis au sein d’ARI-SO pour soutenir toute une palette de plateformes et de programmes, dont Alliance pour l’innovation avec les Hautes écoles.

Et ce soutien est appelé à durer ?

Les résultats de ces dernières années, attestés par le nombre et la qualité des projets réalisés, ont convaincu l’ensemble des bailleurs de fonds qu’un tel programme est indispensable. Tant de chef·fes d’entreprises, ayant travaillé avec nos conseiller·ères en innovation, louent leurs contributions et ne regrettent que de ne pas avoir connu le programme plus tôt. Tout est donc prêt pour les quatre prochaines années…la nouvelle direction n’a pas de souci à se faire ! Bonne relève !

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