Projet

Un digital twin pour l’optimisation de biocomposites

En 2019, Dynatec, entreprise experte dans l’usinage de haute précision, a démarré un projet ambitieux : développer un matériau composite biosourcé et le combiner à un digital twin pour optimiser le procédé de mise en œuvre et gagner ainsi en agilité. Un projet réalisé avec la HEIG-VD qui a obtenu un financement Innosuisse avec l’aide d’Alliance.

Pour l’usinage de pièces en biocomposites, Dynatec utilise des prepregs constitués d’une matrice (résine ou polymère) imprégnant un renfort composé de fibres. Ces prepregs se présentent sous forme de feuilles extrêmement fines, qui sont ensuite compressées pour former des blocs de matière. Les pièces créées à partir de ces prepregs ont l’avantage d’être très résistantes et légères, et sont utilisées dans de nombreux domaines tels que l’horlogerie, l’aviation ou la médecine.

Né d’une discussion avec des écoles d’ingénieurs, le projet a vu le jour en 2019. L’objectif est double : concevoir un matériau de base issu de matières biosourcées et coupler ce développement avec un digital twin qui permette de prédire le résultat du pressage sans faire de tests physiques ou mécaniques. Si Dynatec a les compétences à l’interne pour développer le matériau, ils avaient besoin d’un partenaire académique pour la création du digital twin. Membre de l’association depuis 1999, c’est naturellement que Jean-Michel Meyer, directeur des ventes et de la logistique chez Dynatec, s’est tourné vers Alliance pour un soutien.

Pascale Van Landuyt, conseillère en innovation chez Alliance, a ainsi suivi le projet dès le début. Avec son aide, l’institut COMATEC de la HEIG-VD dirigé par le professeur Joël Cugnoni est identifié pour ses compétences dans la mise en œuvre des composites et le projet obtient un financement Innosuisse. « Pour nous, c’était une aide énorme, explique Jean-Michel Meyer. Ces projets Inosuisse sont toujours compliqués. On a gagné énormément de temps grâce à Pascale Van Landuyt. Elle savait exactement comment construire le dossier, comment faire le business plan. Nous avons bénéficié d’un support vraiment pertinent. »

Pour la conception du biocomposite, Dynatec s’est orienté vers une matrice 100% naturelle pour initier la démarche. Pour le renfort, le choix s’est porté sur la fibre de roche, combinant une bonne longueur de fibre et un degré de transformation moindre. La HEIG-VD a en parallèle travaillé sur le digital twin qui permettra à Dynatec de faire des simulations pour leur clientèle, avec un taux de vraisemblance d’environ 85%, économisant ainsi le temps et les ressources habituellement nécessaires aux tests physiques et mécaniques.

Aujourd’hui, le projet est en phase de transfert d’activité et de savoir avec la HEIG-VD. Cette dernière va transmettre le digital twin afin que Dynatec puisse l’utiliser de façon autonome. Les toutes dernières étapes du projet se dérouleront ensuite à l’interne pour Dynatec. Grâce ce projet, l’entreprise va gagner en agilité dans la production de biocomposites, augmentant ainsi ses parts de marché pour ce type de matériau.

Si l’on a une autre idée pour faire un projet avec le secteur académique et l’aide d’Alliance, je recommence demain. Ce projet a été très riche pour nous, mais aussi pour le partenaire académique. Nous avons beaucoup appris sur les matériaux que nous utilisons et nous avons eu un véritable échange avec la HEIG-VD.

Jean-Michel Meyer